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Boire ou dormir : il faut choisir

Même si cela semble être une boutade, il est certain que l’alcool modifie le cycle du sommeil.

Boire ou dormir : il faut choisir

Le cerveau est programmé pour nous imposer le sommeil régulièrement pour plusieurs heures par jour. Cela permet à l’organisme d’assurer des fonctions nécessaires au développement et à la santé. Le sommeil est indispensable au développement et à la maturité cérébrale. Il assure des fonctions métaboliques et de développement en régulant la production de plusieurs hormones : hormone de croissance chez les enfants, cortisol, insuline, hormones de l’appétit (leptine, ghréline). Les privations chroniques de sommeil pourraient expliquer en partie l’augmentation de l’obésité et du diabète tardif.

 

Les cycles du sommeil

 

Le sommeil est composé de cycles qui durent environ 90 minutes. Chaque cycle est entrecoupé d’une phase de semi-éveil. Dans la nuit, 4 à 6 cycles se succèdent. Un cycle de sommeil est lui-même composé de différentes phases : endormissement, sommeil lent léger, sommeil lent profond et sommeil paradoxal. Chaque phase a ses caractéristiques et un rôle particulier.

Le sommeil après une alcoolisation massive

Chez le sujet sain, non alcoolodépendant, l’ingestion d’une grande quantité d’alcool modifie le sommeil et on observe :

  • Une réduction sensible de la latence d’endormissement,
  • Une augmentation de la quantité de sommeil lent profond (pendant la première partie de la nuit),
  • Une diminution de la quantité de mouvements oculaires du sommeil paradoxal,
  • Un sommeil fragmenté, avec des épisodes d’éveil,
  • Une activité onirique intense.

 

De ce fait, les personnes se sentent mal, après une consommation abusive d’alcool, il y a donc un risque de ressentir de la fatigue et de ne pas être en possession de toutes ses capacités cognitives. Ceci peut être dommageable lorsque les tâches à accomplir sont complexes ou dangereuses. Plusieurs études ont montré que la capacité à accomplir des tâches d’attention partagée était affectée, et que la réussite aux tests de performance était diminuée. De plus, le risque d’accident sur la route est augmenté, en raison du retentissement sur la vigilance, le jugement et les fonctions motrices.

 

Le sommeil chez le malade dépendant de l’alcool

 

La plainte d’un sommeil perturbé est très fréquente parmi les alcooliques. Bien souvent, les troubles du sommeil précèdent la maladie alcoolique : l’alcool est alors utilisé comme hypnotique. Si l’alcool permet de s’endormir plus rapidement, en revanche le sommeil va être plus agité : sommeil plus fragmenté, éveils nocturnes, réveil matinal précoce avec l’incapacité de se rendormir. Ces conséquences seraient dues principalement à un mini syndrome de sevrage, qui se produit au cours de la seconde partie de la nuit.

L’alcool va ainsi exacerber certains troubles du sommeil : l’insomnie, l’apnée du sommeil et les ronflements.

 

Les insomnies

 

La consommation d’alcool modifie le cycle naturel du sommeil : le sommeil paradoxal n’alterne pas correctement avec le sommeil lent. Et cette modification du cycle du sommeil est reliée à la dose (d’alcool ingérée) : une dose élevée d’alcool entraînera une augmentation de la quantité globale de sommeil lent ET une réduction de la proportion de la nuit dormie en sommeil paradoxal.

Cela devient un cercle vicieux : l’alcool est pris pour aider à s’endormir, parfois associé à des hypnotiques, et c’est l’effet opposé qui est observé ; cela aggrave l’insomnie.

Ces troubles persistent plusieurs mois après l’arrêt total de la consommation d’alcool.

 

Les apnées du sommeil

 

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil est dû à des arrêts répétés de la respiration pendant le sommeil. Ces apnées répétées plusieurs dizaines de fois dans la nuit sont responsables d’un sommeil de mauvaise qualité. Ce syndrome est connu pour être associé à un risque accru de pathologies cardio-vasculaires (Hypertension artérielle en particulier) et de diabète : l’alcool peut aggraver ces pathologies. L’alcool peut occasionner un relâchement anormal des muscles de la gorge qui, lui, risque d’entraîner une obstruction des voies respiratoires. L’alcool peut aussi réduire la capacité du cerveau à se réveiller et à déceler un manque d’oxygène dans l’organisme. Cette réduction de capacité peut entraîner des arrêts respiratoires plus longs et dangereux.

 

Les ronflements

 

Ils sont souvent présents chez les sujets présentant des apnées du sommeil.

L’alcool augmente le relâchement de la musculature des voies respiratoires : cela explique pourquoi les personnes qui ont bu de l’alcool avant d’aller se coucher ronflent plus fréquemment.

 

 

Source : Mutweb, Janvier 2022

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