Ceux qui prennent leur vélo font même beaucoup mieux : ils diminuent de 41% le risque de mortalité totale, de 52% le risque de mortalité cardiovasculaire, de 46% le risque d’événements cardiovasculaires, de 40% le risque de décès par cancer et de 45% le risque de cancer.
Pour la marche comme pour le vélo, plus longue est la distance parcourue, meilleur est le bénéfice sur la santé.
Les bénéfices des modes de déplacement actifs pour la santé
Les niveaux d’activité physique diminuent dans le monde entier, en partie en raison de la réduction des modes de déplacement actifs tel que la marche ou le vélo. Ces modes de déplacements actifs sont recommandés comme moyens réalisables d’intégrer de plus grands niveaux d’activité physique dans la vie quotidienne.
Une méta-analyse de 173 146 participants a montré que ces déplacements actifs étaient associés à une diminution du risque d’événements cardiovasculaires en particulier chez les femmes.
Ces données sont limitées par l’utilisation de critères de jugement hétérogènes (hypertension incidente, diabète, accidents vasculaires cérébraux, maladies coronariennes et maladies cardiovasculaires) et par l’absence d’ajustement pour les facteurs de confusion entre les études. Dans cette méta-analyse, il n’y avait pas non plus de différenciation entre les déplacements par la marche et ceux par le vélo.
L’étude de cohorte prospective « UK Biobank »
Entre avril 2007 et décembre 2010, l’étude de cohorte prospective « UK Biobank » a recruté 502 549 adultes âgés de 40 à 69 ans dans 22 centres en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles.
263 450 (52,4%) participants (dont 52% de femmes) qui travaillaient en dehors de chez eux, ont été stratifiés en cinq groupes en fonction de leur mode déplacement pour se rendre au travail.
Ils ont répondu à la question suivante : « Dans une journée typique, quel type de transport utilisez-vous pour aller et venir au travail ? ».
Il était possible de sélectionner une ou plusieurs des options suivantes : voiture ou véhicule à moteur, marche, transport en commun et vélo.
Le groupe de référence est représenté par les participants utilisant un mode de déplacement inactif (voiture, véhicule à moteur, transport en commun).
Quatre autres groupes ont été définis : marche, vélo, marche et déplacement inactif, vélo et déplacement inactif.
Les deux groupes marche et vélo ont aussi été classés en fonction de la distance parcourue avec déplacement quotidien, soit long soit court.
Cette étude a évalué les relations entre le mode de déplacement pour aller au travail et les décès totaux, ceux liés à une maladie cardiovasculaire et ceux liés à un cancer, les événements cardiovasculaires et les cancers sur un suivi médian de 5 ans.
Marcher pour aller au travail diminue le risque cardiovasculaire
Par rapport au groupe de référence (mode de déplacement inactif), le groupe « marche » diminue de 36% le risque de mortalité cardiovasculaire et de 27% le risque d’événements cardiovasculaires. Aucun effet n’est constaté sur la mortalité totale, sur la mortalité par cancer, ni sur l’incidence des cancers.
Par rapport au groupe de référence, le groupe « marche et déplacement inactif » n’obtient pas d’effet sur le risque de mortalité cardiovasculaire, le risque d’événements cardiovasculaires, sur la mortalité totale, sur la mortalité par cancer et sur l’incidence de cancers.
Suivant la distance parcourue, seule la marche avec un déplacement long a un effet significatif uniquement sur le risque d’événements cardiovasculaires, qu’elle réduit de 41%.
Prendre son vélo pour aller au travail : des effets très positifs
Par rapport au groupe de référence, le groupe « vélo » diminue de 41% le risque de mortalité totale, de 52% le risque de mortalité cardiovasculaire, de 46% le risque d’événements cardiovasculaires, de 40% le risque de décès par cancer et de 45% le risque de cancer.
Par rapport au groupe de référence, le groupe « vélo et déplacement inactif » diminue de 24% le risque de mortalité totale, de 36% le risque de mortalité par cancer et de 32% le risque de cancer, mais n’obtient pas d’effet sur la mortalité cardiovasculaire et sur l’incidence des événements cardiovasculaires.
Suivant la distance parcourue, le groupe « vélo avec déplacement court » diminue de 32% le risque de mortalité totale mais n’obtient pas d’effet significatif sur le risque de mortalité cardiovasculaire, d’événements cardiovasculaires, de mortalité par cancer et d’incidence de cancers.
Le groupe « vélo et déplacement long » diminue de 40% le risque de mortalité totale, de 52% le risque de mortalité cardiovasculaire, de 47% le risque d’événements cardiovasculaires, de 45% le risque de décès par cancer et de 56% le risque de cancer.
Ces données d’une étude de cohorte sont des données d’observation et les facteurs de confusion sont nombreux, sachant que certains ont été pris en compte par des ajustements statistiques (âge, ethnie, sexe, comorbidités, indice de masse corporelle, apport alimentaire, niveau d’activité physique…).
C’est la première fois qu’une étude d’observation de grande puissance, montre un effet dose net tant pour la marche que pour le vélo, avec un bénéfice d’autant plus important que la distance parcourue est grande.
C’est aussi la première fois que l’on montre un effet majeur sur la santé globale (cardiovasculaire et cancer) du fait de prendre son vélo pour aller à son travail.
Source : Mutweb, 07/06/2017.