Selon Santé publique France, les infections nosocomiales, un sous-ensemble de ce que l’on appelle les infections associées aux soins (IAS), touchent un patient sur vingt et tuent chaque année près de 4 000 personnes. Pour mieux s’en prémunir, il est important de les connaître.
Qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ?
C’est donc une infection associée aux soins (IAS) et qui a été contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé. Pour être considérée comme telle, l’infection nosocomiale doit toutefois se manifester au moins quarante-huit heures après l’hospitalisation. Si elle apparaît avant ce délai, on considère alors qu’elle a été contractée en dehors de l’établissement de soins et qu’elle était déjà en incubation.
Quelles sont les infections nosocomiales les plus fréquentes ?
D’après la dernière étude de prévalence de Santé publique France datant de 2017, les infections nosocomiales les plus courantes sont les infections urinaires (28,5 %), celles qui apparaissent sur la zone du corps opérée (15,9 % – on parle aussi d’infection du site opératoire), les pneumonies (15,6 %) et, enfin, les infections sanguines bactériennes, ou septicémies (11,4 %).
La fréquence n’est pas forcément synonyme de gravité. Ainsi, les infections urinaires sont les plus fréquentes mais ne sont en général pas graves. Tout dépend néanmoins du profil du patient, du site anatomique touché et de la virulence de l’agent infectieux. Plus le patient est fragile, plus il faut faire attention. Les septicémies et certaines infections peuvent être très graves, voire mortelles.
Le cas de la COVID-19, nouvelle maladie nosocomiale
Les cas asymptomatiques, le non-respect des gestes barrières par les visiteurs, le manque de tests au début de l’épidémie ainsi que l’impossibilité d’isoler les malades ont entraîné un grand nombre de cas de Covid-19 nosocomiaux. Hormis les personnels soignants qui ont été contaminés lors de la première vague sur leur lieu de travail, en raison, notamment, de protections inadaptées, beaucoup de patients, hospitalisés pour une pathologie donnée ou venus simplement pour une visite de routine, y ont rencontré le Sars-CoV-2.
Comment la soigne-t-on ?
La prise en charge varie énormément d’un patient à l’autre. Une grande partie des infections nosocomiales étant dues à des bactéries, des antibiotiques sont souvent prescrits. Dans d’autres cas, une intervention chirurgicale sera nécessaire pour traiter le foyer infectieux.
Quelles précautions prendre ?
Certaines règles d’hygiène sont à respecter systématiquement. Les visiteurs qui ont une infection doivent éviter de venir voir un malade, les autres se laveront les mains avant et après la visite. Quant aux patients, ils doivent se nettoyer les mains après être allés aux toilettes, se laver chaque jour si possible et ne pas manipuler les cathéters, les sondes ou les drains. Ceux qui sont sur le point de se faire opérer devront prendre une douche antiseptique avant l’intervention. Le personnel, lui, doit appliquer le protocole habituel, c’est-à-dire lavage des mains systématique entre deux patients, port de gants, de surblouse si nécessaire, etc. De plus, dès l’apparition d’une IAS dans un établissement, un protocole d’hygiène renforcé est automatiquement mis en place.
Les maladies nosocomiales ont donc un impact considérable sur la santé publique. Toutefois, grâce à une étroite surveillance dans les milieux hospitaliers et en adoptant les bons gestes, il est possible de diminuer leur fréquence.
Source : France Mutualité, 15/04/2021.