La myopie est une anomalie de la réfraction : le processus de formation des images résultant du parcours de la lumière à travers l’œil. Elle entraîne une mauvaise vision de loin mais ne touche pas la vision de près, sauf si elle est très importante. La myopie est mesurée en dioptries négatives.
Les symptômes varient selon :
•l’importance de la myopie,
•qu’un seul ou les deux yeux sont touchés,
•l’âge d’apparition de la myopie.
Pour établir un diagnostic certain de la myopie, il faut s’adresser à un ophtalmologiste qui établira un bilan complet. L’ophtalmologiste proposera alors à son patient de corriger sa myopie grâce à quatre moyens principaux :
•les lunettes,
•les lentilles de contact,
•la chirurgie dite « réfractive » : plusieurs techniques existent,
•la pose d’implants intraoculaires en cas de forte myopie.
Les yeux des personnes myopes sont plus fragiles et des complications de la myopie sont possibles, comme un décollement de la rétine par exemple.
Quelles sont les causes de la myopie ?
Les principaux facteurs d’apparition de la myopie sont génétiques et environnementaux.
– Les facteurs génétiques :
Un enfant ayant un parent myope a plus de risques de l’être lui aussi :
•1 risque sur 3 si un seul parent est myope,
•1 risque sur 2 si les deux parents sont myopes.
La moitié des myopes ont leurs frères ou sœurs myopes également. La myopie saute parfois une génération. Il faut donc dépister cette myopie tôt chez ces enfants par un examen ophtalmologique.
– Les facteurs environnementaux :
Parmi les principaux facteurs environnementaux de la myopie, on trouve :
•le temps passé à travailler ou focaliser son regard sur des objets proches pendant la période de croissance de l’œil : lecture, ordinateur, télévision, jeux vidéo … Ces activités favoriseraient l’allongement de l’œil avec pour conséquence l’apparition de la myopie,
•une sous-correction d’une myopie déjà existante peut favoriser un allongement du globe oculaire,
•le manque de lumière naturelle : l’exposition à la lumière naturelle inciterait le corps à produire de la {{dopamine}}, ayant pour effet d’éviter une croissance excessive de l’œil pendant l’enfance. Inciter les enfants à avoir des activités en extérieur 2 à 3 heures/jour plutôt qu’en intérieur (lecture, jeux vidéo, télévision, etc.) permettrait alors de prévenir la myopie,
•vivre dans un environnement clos et limité : prison ou sous-marin par exemple.
Évaluer la myopie : l’examen ou bilan ophtalmologique
Lors de l’examen, l’ophtalmologiste mesure l’acuité visuelle de son patient. Il vérifie la vision de loin et la vision de près pour chaque œil. Au besoin, l’ophtalmologiste utilisera des lunettes et des verres avec des niveaux de correction progressifs pour évaluer précisément le degré de myopie. Enfin, il pourra procéder à des examens complémentaires comme la mesure de la courbure de la cornée ou un examen du fond de l’œil.
Corriger la myopie grâce à la chirurgie réfractive
La correction de la myopie consiste à rétablir la formation des images sur la rétine plutôt qu’en amont ce celle-ci pour rétablir une vision nette.
– La chirurgie réfractive intervient en modifiant la courbure de la cornée ou en installant des implants oculaires (pour les fortes myopies).
– La pose d’implants oculaires La pose d’implants oculaires est en principe réservée aux myopies fortes. Ces opérations reposent sur la pose d’implants oculaires pour compléter les constituants de l’œil, ou remplacer le cristallin. L’objectif est d’établir une réfraction oculaire corrigée et de rendre une vision nette au patient.
Quelles sont les complications de la myopie ?
Quand les complications apparaissent, elles persistent quelle que soit la méthode de correction de la myopie adoptée.
– Les myodesopties ou corps flottants ou « mouches volantes »
Il s’agit de taches mobiles qui bougent lentement avec le regard. Elles sont perceptibles surtout sur des fonds blancs ou clairs (page, mur). Elles sont dues à une liquéfaction du vitré, plus précoce chez les personnes myopes. La perception des corps flottants ne doit pas inquiéter. Mais si leur nombre augmente brutalement, ou s’ils sont accompagnés d’éclairs, un ophtalmologiste doit procéder à un examen approfondi de la rétine (fond d’œil).
– Le décollement de la rétine
L’œil du myope étant plus gros et plus allongé, sa rétine est plus fragile : elle est comme étirée et elle risque de se déchirer. Elle doit donc être régulièrement surveillée par un ophtalmologiste afin de détecter des lésions susceptibles d’entraîner un décollement de la rétine. Si des lésions sont détectées, elles seront traitées au laser de façon préventive. Des corps flottants en grand nombre, des éclairs et des flashs lumineux dans une direction précise, sans qu’aucune douleur ne soit ressentie, peuvent être les signes d’un décollement de la rétine. Dans ce cas, le traitement est chirurgical.
– L’atteinte maculaire
La macula est la zone centrale de la rétine. Elle est particulièrement fragile en cas de forte myopie. La complication principale est la survenue de néovaisseaux, comme dans la DMLA exsudative.
– La cataracte précoce
La cataracte est plus précoce en cas de forte myopie : elle apparaît en moyenne 10 ans plus tôt que chez une personne non myope. L’opération de la cataracte peut être l’occasion de corriger la myopie en même temps.
– Le glaucome
Le glaucome est plus fréquent chez les myopes. La pression intraoculaire doit donc impérativement être surveillée car une hypertonie peut conduire, sans signe précurseur apparent, à une détérioration importante et irréversible de la vision.
L’équipe Offre Prévention de la Mutualité Française
Dr Jean François Girmens, ophtalmologiste à l’Hôpital des Quinze-Vingts
>Mise à jour par le Dr Claire Allais, médecin généraliste